L’un des conducteurs du train qui a déraillé mercredi soir à Saint-Jacques de Compostelle, en Espagne, accident qui a fait 80 morts, a été placé sous surveillance policière à l’hôpital où il doit être entendu par la police, a-t-on appris jeudi de source judiciaire. 

“Le juge a demandé à la police de prendre sa déclaration”, a déclaré la porte-parole du Tribunal de Galicie où s’est produite la catastrophe ferroviaire, la pire en près de 70 ans dans le pays. Le conducteur “sera assisté d’un avocat” pendant cet interrogatoire, puis il devra témoigner devant le juge, a-t-elle précisé. 

Cet interrogatoire, initialement prévu jeudi, n’avait pas eu lieu en fin de journée, selon une source policière, et pourrait finalement être reporté à vendredi. 

190 km/h dans un virage au lieu de 80

Un excès de vitesse est l’hypothèse privilégiée pour expliquer le déraillement du train mercredi soir. Selon le quotidien El Pais le conducteur a avoué dans une communication radio avec la gare avoir abordé le dangereux virage, à l’entrée de la ville, où s’est produit l’accident, à 190 kilomètres/heure, alors que la limite était fixée à 80 km/h. 

Selon le secrétaire d’État aux Transports Rafael Catala, la tragédie “paraît être liée à un excès de vitesse”, une hypothèse largement reprise jeudi par la presse espagnole. “Mais nous devons encore attendre les résultats de l’enquête judiciaire et de celle menée par la commission d’enquête du ministère” des Transports, a-t-il ajouté. 

“J’espère qu’il n’y a pas de morts, parce que je les aurai sur la conscience”

Le conducteur du train, un homme de 52 ans, avait 30 ans d’expérience professionnelle à la Renfe, la compagnie publique des chemins de fer espagnols, a souligné son président, Julio Gomez-Pomar Rodriguez, jeudi sur la radio Cope. L’homme travaillait depuis 2000 comme aide-conducteur, puis depuis 2003 comme conducteur, a ajouté le président de la compagnie. 

“J’espère qu’il n’y a pas de morts parce que je les aurai sur la conscience”, a déclaré le conducteur depuis sa cabine, peu après la catastrophe et avant de connaître son ampleur. “Nous sommes humains! Nous sommes humains!”, a-t-il dit, selon le journal El Pais, juste après l’accident, bloqué à l’intérieur de la cabine et se plaignant d’une douleur à l’épaule et aux côtes. 

Le train qui reliait Madrid à El Ferrol, dans le nord-ouest de l’Espagne, a déraillé mercredi sur un tronçon de ligne à grande vitesse juste avant d’arriver en gare de Saint-Jacques de Compostelle, faisant 80 morts et 178 blessés, dont 94 étaient toujours hospitalisés jeudi soir, 35 dans un état critique. 

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